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Compléments sur les lieux-dits Coatgoureden, La Garenne, Lizillec, Le Clos, Kerjulou | |
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XVIIè siècle |
AD22 (20G291) |
(1.0)Bibliographie générale: (1);( 2); (3);(4);(5);(6);(7)
(1.1)Abbé LE TIRRAND, BULAT-PESTIVIEN, Miettes d'histoire et de légende,monographie, mai 1971.
(1.2)Abbé DANIEL, Description du sanctuaire de N-D de Bulat,1864.
(1.3)Chanoine LE MEN, Histoire du pélerinage de N-D de Bulat, monographie, 1912.
(1.4)Louis FOURNIER, Monographie géographique de la commune de Bulat, 1934.
(1.5)Vte HERSART de la VILLEMARQUE, BARZAZ-BREIZ, Chants populaires de la Bretagne,Librairie académique Perrin, Paris, 1963, reprint de 1867.(Le vassal de du Guesclin)
(1.6)Arthur BOURGES, Les doléances des paysans bretons en 1789,?,?(Mémoire de la paroisse de Pestivien de Pestivien)
(1.7)Annales du C.R.D.P. de Bretagne, L'Histoire en Bretagne, 1788-1789, Espoirs et doléances en Bretagne, l'exemple du futur département des Côtes du Nord, Service éducatif des Archives des Côtes du Nord et C.D.D.P. des Côtes du Nord, 1989.(Cahier de Pestivien, document n°24)
(1.8)CUVELIER, Chronique de Bertrand Du Guesclin. (Attaque du château de Pestivien).(cité dans (1.5) et (7))
Bulat-Pestivien, à 24000m N-N-E de Carhaix, avait pour paroisse primitive l'église de Pestivien, à 800m au Nord-Nord-Est de Bulat. Ce monument menaçant ruine, fut restauré en 1671 puis presqu'entièrement restauré en 1775. Tout auprès s'élève un calvaire à personnages du XVIè siècle.
L'église Notre-Dame de Bulat lui fut substituée comme siège paroissial , le 25 messidor an XII.
Fondée au XIVè siècle, elle fut reconstruite vers 1463 et agrandie au XVIè siècle. Sa tour, commencée en 1530, fut foudroyée le 1er mars 1836 et fort abîmée ,le 25 du même mois, par une tempête qui en emporta le dôme. Une flèche magnifique lui fut substituée de 1865 à 1867. Restauré de 1842 à 1850, cet édifice est une des églises les plus remarquables de la région.
La chapelle de Sainte-Anne Radenec, à 2000m O-N-O de Bulat, est datée de 1770.
La chapelle Saint-Joseph est du XVIè siècle.
Celle de saint-Tugdual de Botillio a été détruite.
Le territoire de Bulat-Pestivien renferme les fiefs patronymiques de Botillio, Coatgoureden, La Garenne et Pestivien.
Botillio ou Bodeillo ou Bodiliau, à 2800m N-N-E de Bulat, avait un manoir à tourelle avec chapelle. Il appartint aux familles de Bodiliau, de Combout (XVIè), de Tinténiac (XVIIè-XVIIIè), du Poulpry, de Cleuz du Gage et de Kerouartz.Une dame de Bodiliau avait pour fils de fameux lurons, aussi sonnait-elle la cloche du manoir pour prévenir les mamans de ramasser leurs poulettes quand ses coqs étaient aux champs.
Coatgoureden, à 2000 m E de Bulat, surveillait une voie antique en haut d'une colline surplombant un étang. Connu dès le début du XIVè siècle , ce fief passa aux de Kerimel (XVè), de Combout , Le Brun du Lojou, et de Kerouartz. Les ruines de cette forteresse existaient encore au début du XIXè siècle, elles furent exploitées comme carrière pour construire les villages voisins. Ses douves, encore apparentes vers 1900, ont été nivelées par le labourage. Seul le moulin et l'étang qui l'avoisine rappellent le nom des Coatgoureden. Nous retrouverons les descendants de ses premiers seigneurs à Maël-Pestivien et Duault.
La Garenne, d'après les armoiries de ses premiers seigneurs, pourrait être une juveignerie de la maison du Quelennec. Elle passa, au XVIè siècle, à la famille de Keranflec'h, et ,au XVIIè siècle aux de Kermeno, puis aux de Boiséon.
Pestivien ,à 2500m S-O de ce nom et 1500m O de Bulat, mouvait du comté de Poher et de la chastellenie de Carhaix. Au XVè siècle l'héritière de cette baronnie, quelque temps annexée à Rostrenen, la porta dans la maison de Molac fondue peu après dans les la Chapelle. Isabeau de la Chapelle-Molac la porta aux de Rohan d'où elle passa aux de Kermeno au XVIè siècle.Elle fut acquise le 4 septembre 1610 par Alain de Combout, mais fit l'objet d'un retrait lignager par François de Kerc'hoënt de Kergournadec'h .Charles de Kergorlay, aussi parent des Kermeno, l'échangea, le 14 janvier 1616, cntre celle de Kerandraoul qu'il venait d'acquérir. Sa possésion fut troublée par Renée le Rousseau, femme très procédurière d'Alain de Combout, mais les Kergorlay eurent gain de cause. Pestivien passa aux de Cleuz du Gage en 1725, puis aux de Kerouartz.
Le château de Pestivien était construit dans un étang où on a retrouvé les soubassements de sa double enceinte. Il joua un rôle important lors des guerres de succession de Bretagne, fut pris en 1363, par le capitaine anglais Roger David, repris et rasé par Bertrand du Guesclin la même année. Ses ruines furent exploitées comme carrières par les habitants du village voisin du Cosquer.
Un aveu du 7 mars 1682 y mentionne un vieux château, à présent ruiné, au milieu d'un étang, avec moulin à eau, éperons, contrescarpes, levées de terre et autres fortifications. Un autre aveu, du 24 juillet 1694, mentionne sa haute, moyenne et basse justice, ses fourches patibulaires à quatre piliers en pierre de taille, et ses prééminences dans la chapelle de Notre-Dame de Bulat et l'église paroissiale de Pestivien.
Une troisième seigneurie existait dans la paroisse de Pestivien: celle de Coatgoureden avec moyenne et basse justice. Elle n'a laissé dans le pays qu'un souvenir lointain et confus. le château de Coatgoureden a totalement disparu; on croit néanmoins en découvrir quelques traces sur le coteau qui domine l'étang et le moulin de ce nom. Quant-au fief seigneurial, il s'étendait sur la partie sud-est de Pestivien dénommée encore aujourd'hui:" Gouriz-Coatgoureden""ceinture, pourtour de Coatgoureden"-et sur de nombreux village de la paroisse de Maël.
En 1373, un seigneur de Coatgoureden épouse l'héritière de Coatfrec (Ploubezre). A une époque indéterminée, un autre membre de la famille s'établit, sans doute comme juveigneur d'aîné, au lieu noble de Kermatehan (Kertan) en la trêve de Burtulet et relevant du domaine seigneurial de Coatgoureden en Pestivien. Ce qui est certain, c'est que les registres de la trêve mentionnent, vers le milieu du XVIIè siècle et durant le XVIIIè siècle, la présence des Coatgoureden à Kermatehan. Ils avaient même un caveau de famille, du côté de l'Epitre dans le choeur de l'église tréviale, en face de l'enfeu des Léon de Kerbournet. Il y eut, d'ailleurs alliance entre les deux maisons par le mariage d'Yves de Coatgoureden avec Louise de Léon.
François de Coatgoureden (1660-1700), épouse Alanette Le Bouëdec, fille d'un notaire royal de Kernon (S. Servais). Un autre, de même nom et prénom, veuf d'Anne de Launay, de Kergrist-Moëllou, s'unit en secondes noces à Marguerite Le Roux, veuve elle-même de Mr Le Gonidec du Roscoat, seigneur de Goas-ar-Glan (1670-1740). Le fils du précédent et d'Anne de Launay, Yves-Gilles de Coatgoureden, marié à Jacquette Le Roux, acquit vers 1740, le manoir de Lespoul en Duault qu'il habita dans la suite. Les terres de Kermatehan et de lespoul sont possédées encore aujourd'hui par un descendant de la famille. Enfin la juridiction de Coatgoureden en Burtulet prit fin vers 1789, avec son dernier juge qui signe: Philippe, ancien procureur.
Rosneven ,ancienne gentilhommière, était habitée, au XVè siècle, par un puiné de Keranflec'h, maison d'ancienne extraction portant: "d'argent au croissant surmonté d'une rose et accompagné de trois coquilles, le tout de gueules.", avec la devise: "Potius mori quam foedari"; au XVIIè siècle par Julien Floyd, sénéchal de la juridiction de Callac. En 1787, messire Charles-Hercule de Keranflec'h, chef de nom et d'armes, chevalier seigneur de Tresvern (sic), du Launay, et autres lieux, veuf de dame Perrine-Marguerite du Leslay, âgé de 76 ans, décéda au château de Rosneven le 28 février 1787 et fut inhumé le jour suivant dans l'enfeu de Bodillo en l'église paroissiale de Pestivien (Registres paroissiaux).
Attaque du château de Pestivien (1364)
A-(Source 1.8) Cuvelier (XIVè siècle)
B-(Source 1.5) Vte Hersart de la Villemarqué (recueilli auprès d'un viellard de Maël-Pestivien au début du XIXè siècle)
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Eur c'hastel braz ez euz, e kreizik koadou Mal; |
Un grand château s'élève au milieu des bois de Maël; |
Ha dour doun tro-war dro, ha 'peb korn eunn toural; |
tout autour, une eau profonde;à chaque angle une tour; |
Hag er porzlec'h eur puns hag hen leun a eskern, |
Dans la cour d'honneur, un puits rempli d'ossements, |
Hag hueloc'h-huel bemnoz a gresk ar bern. |
et le monceau devient chaque nuit de plus en plus haut. |
Ha war sparl ar puns-ze ar vrini a ziskenn, |
Sur la barre du puits s'abattent les corbeaux, et ils descendent |
Hag ho boed a glaskout, o koaga laouen. |
au fond, pour y chercher pâture, en croassant joyeusement |
Pont ar ger a gouez eaz, hag ha zav easoch c'hoaz; |
Le pont du château facilement tombe,mais encore plus facilement se lève; |
Piou-bennag eza tre na zeu ket mui e-meaz. |
quiconque entre là ne sort plus. |
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Jentillan marc'heger dre zouar ar Zozon, |
A travers la terre des Anglais, chevauchait un noble écuyer, |
Eur baleer iaouang hanvet Iann Pontorson. |
un jeune voyageur, appelé Jean de Pontorson |
War ar pardez d'ann noz pa'z ee e-biou ar ger |
Comme il passait le soir près de leur forteresse, |
Digand ar penn-gedour e c'houlaz digemer. |
il demanda l'hospitalité au chef des sentinelles. |
-Diskennet, marc'heger, diskennet deut enn ti, |
-Descendez, cavalier, descendez et entrez au château, |
He laket ho marc'h gel e-barz ar marchosi: |
et mettez à l'écurie votre cheval bai; |
Hag hei ha foen he walc'h a gavo da zibrin, |
Il mangera de l'orge et du foin tout son soûl, |
Keit ha ma viot ouz tol o koanian gan-e-omp-nin. |
tandis que vous souperez à table avec nous. |
Ha tre ma voa ouz tol o koanian gand ann tud, |
Or, tandis qu'il soupait à table avec les hommes d'armes, |
Na leverzont mui ger, evel pa vizent mud. |
Ils ne parlèrent pas plus que s'ils eussent été muets. |
Nemet d'eur plac'h iaouang:-it d'al lae, Biganna, |
Seulement ils dirent à une jeune fille-Montez, Biganna, |
Da zevel ar gwele d'ann aotro marc'hek ma. |
pour faire le lit du seigneur chevalier que voilà. |
Hag evel ma oe pred da vonet da gousket, |
Quand vint l'heure de s'aller coucher, |
Ar marc'heger iaouank da gousket e ma eet. |
Le jeune cavalier alla se reposer. |
Ann aotro Pontorson enn He gambr a gane, |
Le seigneur Jean de Pontorson chantait, dans sa chambre |
Gand e gorn olifant war bankig he wele: |
en déposant son cor d'ivoire sur le banc de son lit: |
-Biganna, va ch'oar dek, livirit eunn dra d'in: |
-Biganna, ma gentille soeur, dites-moi une chose: |
Perag huanadet enn eur zellet ouz-in? |
Pourquoi me regardez-vous en soupirant? |
-Ma c'houfec'h, aotro kez; ma vefec'h lec'h onn-me. |
-Si vous saviez, cher seigneur; si vous étiez à ma place, |
Ch'oui a zellfe ouz-in hag huanadefe; |
vous me regarderiez de même en soupirant; |